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06/03/2005

Les dessous de la vie littéraire (6)

« Ca se passe dans le coin ? »

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J’en avais assez de répondre « non » aux gens qui me demandaient, sur les fêtes du livre de ma nouvelle région, si ce que j’écris se passe dans le coin. Plus qu’assez de les voir filer juste après, tuant dans l’œuf mes espoirs de devenir le Monsieur Livre bressan. Marre du « coin », marre du coin-coin et de ses cancans.
Aussi, quand les deux loustics des éditions Nykta (je veux dire France Baron et Claude-Jean Poignant) m’ont invité à écrire un mini polar qui se passerait à l’endroit où j’habite pour leur collection Petite Nuit, je n’ai fait ni une ni deux : j’ai décidé d’inaugurer une nouvelle forme d’écriture à contrainte ! Il y en a bien un qui nous a pondu un roman de 300 pages sans la lettre « e », alors pourquoi pas un polar de 60 pages sur Polliat et ses environs ? On voulait du « coin », on allait en avoir !
Le but étant de racoller le plus d'autochtones possible, je me suis dit qu’il fallait imaginer une histoire qui se passe un peu dans ce coin-là, mais aussi dans celui-ci, et juste après dans cet autre petit coin qui se cache là-bas, de manière à ce que sur les prochains festivals ce soit moi qui pose les questions : « Vous habitez dans le coin ? Où exactement ? A … ? Ah mais ma petite dame c’est votre jour de chance, il y a justement dans mon livre une scène qui se passe à … ! Prenez-le, je suis sûr qu’il vous intéressera ! » On veut être le best-seller local ou on veut pas, hein ? Moi je veux, donc y a pas à lésiner.
Fort bien. Je me dis que pour faire exister le « coin » sous tous ses angles, il faut une histoire circulante. Pas à grande vitesse sinon le lecteur n’aura pas le temps de reconnaître les petits morceaux de coin. Pas trop plan-plan non plus, le livre doit faire 70 pages maximum. Ah. Et là, je ne vois qu’une seule solution : le vélo ! Vitesse honnête, encore humaine, qui laisse tout loisir pour découvrir les petits coins du coin.
C’est parti. Avec pour seul fil conducteur la pédale. Ici, je m’arrête un peu parce qu’il faut que j’aille préparer le poulet basquaise : on a invité une copine à manger, et on n’a pas l’intention d’ouvrir une boîte de ravioli en conserve. Donc à plus tard, si vous êtes toujours dans le coin.

10:45 Publié dans Livre | Lien permanent