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07/03/2005

Les dessous de la vélocipédie littéraire (7)

« La Bresse dans les pédales »

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Ayé, digéré le poulet basquaise. Me revoici blogué pour vous conter les merveilleuses aventures de ma plume au pays des poulets.
J'en étais à cette histoire de polar à vélo. En guise de moteur ma narration aurait donc du mollet, et peut-être bien des esquarres aux fesses parce que j’avais l’intention de la faire pédaler jusqu’à la dernière page. J’ai attaqué illico les repérages. Rien que du bonheur ! Un vélo, c’est pas fait pour décorer le garage : je tenais enfin un prétexte pour me remuer la couenne en travaillant du même coup le texte que j’avais sur le feu. Me voici lancé à travers champs de maïs et fermes bressanes, me voici vallonnant à qui mieux mieux, bravant la bruine du matin, affrontant le cagnard de l’après-midi et l’ombre perfide des sous-bois. Car il en faut bien, des coins perfides, des sales petits recoins sombres et puants, tout comme il faut des grandes lignes droites, désertes, silencieuses, si je veux ramener à la maison le semblant d’ambiance d’un polar. Ainsi, jour après jour, à chaque tour de pédale, je fais tourner les mots dans ma tête, je repère, je flaire, je collectionne idées et impressions, je fais jouer des bouts de phrases dans le fond de mes sacoches, je les fais rouler, se télescoper, se dire merde ou s’embrasser, et patiemment, j’entrepose tout ça sur ma table à idées. Chaque jour que Dieu fait, de mi-juin à fin juillet je pédale comme un dératé, demandez aux gens du coin. Il s’agira ensuite de tirer la bonne ficelle, et de trouver le raccord idéal. Il faudra couper, recoller, couper-coller, jeter, trier, rajouter, enlever de nouveau, laisser reposer, guetter l’instant où la matière prendra. Il faudra lire à haute voix, pour dénicher les scories qui se cachent dans l’angle mort des phrases, traquer les expressions toutes faites, et les jeter dans un fossé non sans avoir au préalable testé différents recyclages (on sait jamais, ces trucs-là ça peut resservir avec un peu de chance).
Mais je m’égare, je vais pas vous bassiner avec ma petite cuisine linguistique. Si vous avez lu jusqu’ici c’est bien pour en savoir davantage sur ce polar bressan (non ?), et vous aimeriez que j’en vienne au fait : « Alors, c’est quand que ça saigne ? » Dîtes, vous imaginez pas non plus que je vais le mettre en ligne, mon polar ? Si je vous raconte tout ça, c’est bien parce que ça n’y est pas dans le polar. Promis, je vous en dirai un peu plus, mais la prochaine fois. Il faut que j’aille raconter leurs histoires aux filles. Et elles sont moins patientes que vous…

21:15 Publié dans Livre | Lien permanent