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02/09/2005

La femme floue

Pendant que je planche sur mes deux chroniques à venir, voici toujours celle que j'avais faite dans le Salmigondis n°20 pour le 1er tome de "La femme floue", de Dumontheuil.

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medium_femme_floue.jpgLA FEMME FLOUE
T1 : La maison qui n'existe pas
Dumontheuil
casterman
BD

Le héros a perdu la mémoire. Il sait seulement qu'il possède la photo abîmée d'une femme. Il ignore qui elle est, il ignore même si elle existe, mais il la cherche toujours et partout, au péril de sa vie. Accompagné de ce qui reste de son cheval, qu'un renard somnambule a en partie dévoré, il erre dans un monde enneigé peuplé de créatures étranges, tel ce vieil aveugle qui prétend voir ce qui n'existe pas, ce vendeur de journaux qui récite les dernières éditions parce que l'encre des rotatives a gelé, ou encore ce héron qui lui colle aux basques parce qu'il a mangé son frère. Dans cet univers aux apparences fantaisistes, ce qui n'existe pas semble finalement plus dangereux que ce qui existe. Et la femme floue de la photo, que chacun peut parer des atours qu'il désire, est peut-être la plus redoutable parce qu'ainsi elle appartient à tout le monde. Ce premier volet du récit, où l'absurde cotoie le paradoxal à chaque page, surprend par la fraîcheur de ses dialogues, capables de rendre crédibles les situations les plus folles. L'auteur de Qui a tué l'idiot ?* qui signe scenario et dessin, parvient à marier l'un et l'autre en une mixture homogène : son univers graphique où les courbes s'étirent exagérément, où les paysages paraissent à la fois figés et ramollis, où les corps et les visages se déforment comme dans un rêve s'adapte à merveille à un récit à la fois onirique et angoissant, appelé à se clore sur Bas les masques, le second tome, qui paraît dans la foulée du premier.

70 p. , 13, 5 €, couleurs : Jean-Jacques ROUGER

* Qui a tué l'Idiot ? Casterman 1996

13:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (19)

Commentaires

Ok, merci, je pompe !

Écrit par : Calou | 02/09/2005

C'est toi qu'il faut remercier Calou !

Écrit par : Ray | 02/09/2005

Pas tout compris, là...
Ray ?

Écrit par : Roland Fuentès | 02/09/2005

une bêtise, laisse tomber !

Écrit par : Ray | 02/09/2005

Il me semblait bien que ça partait dans cette direction. Ray, pas d'insanités sur mon blog, ok ?
Non mais.

Écrit par : Roland Fuentès | 02/09/2005

OK, j'ai copié, merci.

Voilà, c'est mieux ainsi les rapides ? (ouh la la, pas le temps de lire tranquille, que vous voilà en train de vous chamailler dans mon dos pour des choses qui ne sont pas votre âge ;-))

Écrit par : Calou | 02/09/2005

Une direction toute houllebequienne, mais j'ai compris Rolly, pas de ça chez toi, non mais !

Écrit par : Ray | 03/09/2005

Ouais, on n'est pas en Ouelbekistan ici !

Écrit par : Roland Fuentès | 03/09/2005

Si si, moi c'est de mon âge, et pas dans le dos !

Écrit par : Ray | 03/09/2005

T'es un vieux cochon Ray! Tu me rappelles le guichetier du RER cette AM à qui je demandais un AR Paris et qui me dit 2 AR? Je dis non, un seul. Ah dommage, je serais venu avec vous, vous auriez été en bonne compagnie. Pff... je lui ai jeté un regard...

Écrit par : Calou | 03/09/2005

C'est la faute à WB, trois jours passés dans son livre, ça vous tourneboule ! je veux rester ton copain Calou !

Écrit par : Ray | 03/09/2005

J'ai discuté avec Pierre Jourde cette AM, et ce type est incroyablement incisif. Je n'étais pas d'accord en partie sur ce qu'il dit des critiques littéraires en France dans La littérature sans estomac et je me suis pointée avec son bouquin sous le bras et lui ai montré. Il est ouvert à la discussion, ne lâche pas grand chose mais entend. Je lui ai donné à lire "Lire est un métier difficile" en précisant le dernier Salmigondis. Je ne sais pas s'il le lira mais la rencontre était intéressante. J'ai acheté son dernier livre, un pavé sombre, Le festin des ogres.

Écrit par : Calou | 04/09/2005

Moi je suis fan de "La littérature sans estomac". Fan aussi de « Petit déjeuner chez tyranie », mais après j’ai arrêté d’être fan. Les deux zigotos Jourde et Nauleau ont trouvé un filon, et ils ont malheureusement choisi de l’exploiter bien au-delà de leurs capacités d’innovation (Le « Jourde et Nauleau », suite des deux précédents, est un bel exemple de sauce rallongée, devenue complètement fadasse). Bien sûr, la critique dont ils parlent, c'est la critique des grands journaux, et en particulier du Monde. Ça ne vaut pas pour la critique indépendante telle que tu la pratiques sur ton site, ou telle que nous la pratiquons dans nos petites revues.
Pour la petite histoire, il y a une nouvelle dans « Douze mètres cubes de littérature », celle intitulée « Boudu, docker à la Joliette », que Pierre Jourde avait publié dans sa revue « Hesperis », dont il s'occupait à l'époque où il n'était pas connnu.
Suite de la petite histoire : après le succès de « La littérature sans estomac » je lui avais écrit pour lui faire une critique, globalement très positive, et juste un petit peu négative de son livre (Je ne suis pas d'accord avec l’analyse (et l’exécution) sommaire de PAG, ni avec les éloges sur Houellebecq), histoire d’être bien franc, et au passage je lui avais offert un exemplaire de Salmigondis en l’invitant à nous proposer des textes. Il n’a jamais répondu.

Écrit par : Roland Fuentès | 04/09/2005

J'ai découvert Pierre Jourde par son très beau livre "Pays perdu" puis avec ce pamphlet polémique... Je me dis, c'est bien, il s'est vengé d'un monde qu'il déteste et qui dessert la littérature mais il a raté sa cible car au lieu de perdre son temps surr tous ces livres qui n'en valent pas la peine, il ferait mieux de parler de ceux dont la critique indépendante dit du bien. C'est en montrant ce qui s'écrit de bien qu'on aide la littérature. Je ne suis pas nihiliste et sa méthode, bien que jubilatoire par moment, me laisse à penser que cet écrivain (si je n'avais pas lu "Pays perdu" je ne sais pas si j'aurais utilisé ce terme à la lecture de ce pamphlet) a vraiment du temps à perdre. Car tout est subjectif et donc, tentons un temps soit peu, dans notre subjectivité toute humaine de tirer vers le haut plutôt que de dénoncer le bas. Donc je vais lire son autre roman et non son deuxième essai car je préfère ce versant-là que le polémicard.

Écrit par : Calou | 04/09/2005

Tu as raison de vouloir tirer la litttérature vers le haut. Il y a tellement d'auteurs talentueux à notre époque, qu'il s'agit de dénicher parmi l'océan des livres (ça me gonfle quand j'entends pleurnicher sur "le désert littéraire de notre époque", comme sur le blog de notre grand ami Raymond). Et il y en a tellement qu'on n'aura jamais le temps ni la chance de dénicher. C'est ça qui est exaltant pour le revuiste que je suis : chercher les livres intéressants, en direct, à l'époque où il s'écrivent, selon des critères évidemment subjectifs, et se remonter les manches pour les faire connaître au public, par exemple par l'intermédiaire d'une revue, ou d'un site comme toi. Perdre son temps à critiquer les auteurs qui ne nous plaisent pas, comme je me suis laissé aller à le faire ces jours ci (oui, j'avoue...), ça mobilise de l'énergie, et ça enlève de la place aux livres qui mériteraient qu'on en parle.
Pour ce qui est de Jourde, je crois qu'il fallait quand même de tels bouquins (les 2 premiers) parce que la critique professionnelle était en train de s'endormir. Moi, outre le fait que je me suis surtout bien poilé en lisant le premier (c'est toujours bon pour les abdos), j'avais besoin de lire un avis discordant, et un peu argumenté, ailleurs que dans les petites revues confidentielles que je lis en général et que nous sommes trois chats à lire ; j'avais besoin de lire une critique de cette littérature à l'esbrouffe qui prend toute la place dans nos gros media. Dans "Petit déjeuner chez Tyranie", c'est surtout Nauleau qui s'exprime, l'éditeur de Jourde, et qui explique un peu ce qui se passe dans les coulisses de la critique littéraire (tous les renvois d'ascenseur, le copinage et tout). C'est intéressant pour y voir plus clair, et ça n'a fait que confirmer des choses que j'avais cru remarquer mais dont je n'étais pas sûr, ne disposant pas de tous les éléments pour vérifier.
Mais je t'accorde volontiers que ces deux livres sont une exception pour moi, et que je préfère de loin me consacrer à la critique de livres qui valent le coup (d'ailleurs dans Salmigondis, notre rubrique s'intitule "Lu et approuvé" ...).

Écrit par : Roland Fuentès | 04/09/2005

Je ne pleurniche pas je constate, en toutes choses il y a des phases de flux et de reflux, mais ça foisonne toujours... Effectivement, m'occuper d'une revue m'a permis de constater qu'il y avait plein de choses intéressantes qui s'écrivaient, au contraire de l'image donnée généralement, mais il faut reconnaître (et l'avis des étrangers est intéressant) qu'il manquait une dimension !

Écrit par : Ray | 04/09/2005

Hier j'ai écouté de grands auteurs lire, soit leurs textes, soit des textes de leur "bibliothèque idéale".
Les deux plus beaux instants ont été la musique de Cécile Wajsbrot et son "Mémorial" et celui de Xavier Hanotte qui a lu "Lumières fossiles"d'Eric Faye.

Écrit par : Calou | 04/09/2005

"Lumières fossiles", c'est fameux !
Raymond, ce qui fausse le débat et qu'apparemment tu n'entends pas depuis quelques jours, et c'est ce qui me dérange le plus je m'en rends compte (beaucoup plus que le pauvre Houellebecq, qui n'a pas d'autre défaut que celui de me laisser froid) bref, ce qui me dérange c'est ta manière (pleurnicharde, oui) de juger l'ensemble d'une production. D'emblée tu n'es pas crédible : il parait des milliers de livres en France chaque année. Il s'écrit aussi des dizaines de milliers de textes qui ne sont jamais édités, mais qui paraissent en revues ou en anthologies, un par un. Et je ne te parle même pas de tous ceux qui sont refusés, même par les revues. Quel phénomène intellectuel serait capable de tout lire ? Toi ?
Dans la petite pincée d'auteurs évoqués ce matin sur ton blog, dont certains que j'aime bien, tu ne t'occupes que des plus connus, ceux dont la critique officielle parle à longueur d'année (à part Jouanard, dont peu de monde a entendu parler si on excepte toi, moi, et Calou...). Tu as bien dû te rendre compte en bossant pour une revue (L'instant du Monde, fameuse revue ! mais trop vite disparue), et tu le dis, que les auteurs étaient très nombreux, leurs inspirations très diverses. Alors, non, je comprends pas ce besoin idolâtre de vouloir absolument en sortir un, et de juger une production littéraire dont tu n'as même pas lu le millième (ni moi d'aileurs). Je dis bien idolâtre parce que vous en venez à vous interroger sur l'âge véritable de Bec (pourquoi pas sur la marque de céréales qu'il préfère au petit dèj. ? Qu'est-ce que ces questions de vie privée peuvent bien avoir à faire avec un livre ?)
Pour ce qui est de regretter que les écrivains ne parlent pas assez de leur époque, de leur société, je trouve que c'est faux, beaucoup le font. Je dirais même beaucoup trop. Pour moi il n'y a pas de thème imposé en littérature. La littérature c'est quelque chose d'intemporel. Quand je veux avoir une opinion sur la société, je lis un bouquin de sociologie, ou de politique. Ce genre d'ingrédient, lorsqu'il apparait dans la littérature, n'est qu'un ingrédient parmi tant d'autres, et comme tous les autres ingrédients, ou thèmes d'inspiration, il est beaucoup moins important que l'insiration elle-même, la créativité, ce que l'écrivain arrive à faire dire à ses mots.

Écrit par : Roland Fuentès | 04/09/2005

Wajsbrot, c'est fameux ! Tiens Ray, justement, voilà un auteur qui parle du monde d'aujourd'hui...

Écrit par : Calou | 04/09/2005

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