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09/12/2005

Chroniques express 8

UN JOUR, CE SERA L’AUBE
Vincent Engel
éd. Les 400 coups
roman
197 p. / 15 euros

Les 400 coups, éditeur québécois (diffusé en Europe par Le Seuil) spécialisé jusqu’ici en Jeunesse et en B D, ouvre une nouvelle collection consacrée à la littérature adulte. Parmi les premiers titres, nous remarquons tout d’abord cette réédition d’un excellent roman de Vincent Engel publié chez L’instant même en 1995.
Ce roman a pour cadre une ville imaginaire qui rappelle Venise. Venise telle qu’elle peut l’être au plein de l’hiver : une grisaille humide et glaciale plombe les journées, les canaux sont noyés dans une nuit continuelle d’où émergent, rapidement engloutis par la brume, un gondolier, une île peuplée de souvenirs, un passant qui se hâte et qui rappelle vaguement le carnaval. « Le Marquis », personnage aussi intelligent que cynique, règne sur une cour de faire-valoir qu’il malmène et ridiculise à satiété : artistes dégénérés, aristocrates dépravés, coquettes amatrices de salons littéraires, tous se prêtent à son jeu avec la docilité de ceux qui n’attendent plus que la mort. Sa seule passion consiste à démolir ceux qui font mine de lui résister. Dans ce monde d’intrigues et de destins brisés, seul Alessandro, compositeur dont le génie peine à trouver la place qu’il mérite, pourra tenir tête au Marquis. Mais à quel prix ?
Les intrigues se nouent et se dénouent au fil d’une écriture précise, riche sans être précieuse, qui nous happe par sa façon magistrale de camper des ambiances. Les parties dialoguées alternent avec des passages descriptifs, et avec des monologues intérieurs utilisés subtilement. L’ensemble compose un étrange opéra littéraire où plusieurs voix se mêlent pour raconter une même histoire. Peut-être bien l’histoire de cet autre opéra, celui qu’Alessandro tente d’écrire envers et contre tout.

09:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

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