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31/05/2005

La Bresse dans les pédales... dans les choux.

Sans nouvelles du petit polar confié à l'automne aux éditions Nykta, un père vous fait part de son inquiétude. Les éditions Nykta, qui devaient publier ledit polar à l'occasion du Salon du Livre en mars 2005, n'ont plus donné signe de vie depuis le 28 février. Des témoins attestent que si les éditions Nykta se trouvaient bien sur leur stand au Salon du Livre, le petit polar, lui, ne les accompagnait point.
Qui que vous soyez, où que vous soyez, si vous apprenez quoi que ce soit au sujet de mon enfant, merci de le signaler à la police. C'est un petit livre d'une soixantaine de pages, avec en principe un vélo de 1936 sur la couverture (photographié par JP, mon beau-père que je remercie au passage). Il s'appelle "La Bresse dans les pédales", comme d'autres s'appellent Marcel, Balthazar ou Kevin. Sur le site des éditions Nykta, le livre est annoncé avec son titre exact, mais au lieu d'être précédé de la mention "polar dans l'Ain", l'éditeur l'a estampillé "polar dans le Loiret". ??? Les éditions Nykta organisent-elles une traite des polars à destination du Loiret ? Ou bien ont-elles seulement voulu brouiller les pistes ? A l'heure actuelle le mystère demeure entier.

21:15 Publié dans Livre | Lien permanent

25/05/2005

Concours littéraire

SALMIGONDIS, revue littéraire et artistique, organise un concours littéraire. Deux catégories seront représentées : la nouvelle et le poème.
Il est possible de participer dans les deux catégories.

La date limite de participation est fixée au 30 novembre 2005.

Le thème est libre.

La longueur des nouvelles ne devra pas excéder 8 pages.
Celle des poèmes ne devra pas excéder 24 vers.

Chaque texte sera expédié en deux exemplaires. Ceux-ci ne porteront nulle mention révélant l’identité de leur auteur. L’envoi sera accompagné d’une enveloppe fermée contenant les coordonnées du participant (nom, prénom, adresse). L’identité des gagnants ne sera révélée qu’après les délibérations du jury.
NB : Il ne sera admis qu’une seule nouvelle et un seul poème par participant.

La participation est fixée à un montant de 10 euros , payables par chèque à l’ordre de SALMIGONDIS .

Les trois premiers textes de chaque catégorie seront publiés dans SALMIGONDIS. Leurs auteurs gagneront un abonnement d’un an à la revue, ainsi que la somme de 75 euros (1er), 60 euros (2ème), 45 euros (3ème).

Les envois seront expédiés à l’adresse suivante :
SALMIGONDIS , concours de nouvelles, 452 route d’Attignat, 01310 POLLIAT.

Chaque participant recevra le numéro contenant les textes primés.

22:00 Publié dans Livre | Lien permanent

12/05/2005

Record battu !

Un an et demi d'absence. C'est le nouveau record de Salmigondis. Actuellement chez l'imprimeur, le Salmigondis n° 21 devrait sortir son petit nez rose de la marmite la semaine prochaine, histoire de participer à la Comédie du Livre de Montpellier (20-22 mai 2005).
Une cuvée longtemps macérée, qui contiendra des textes de : Raymond Alcovère, Christiane Baroche, Abdelkader Djemaï, Yves Leclère, Daniel Walther, Jacqueline Thouillot, Georges Païta, Anne Mulpas, Nicolas Puzenat, Calou, Isabelle Sojfer, Jean-Luc Bruyas, Jean-Luc Coudray, des illustrations de Fernando Goncalves Felix, Jonathan Bougard, Didier Millotte, un dossier sur la poésie mozarabe andalouse du XIIème siècle concocté par Michel Host, un dossier sur Franck Pavloff assorti d'une nouvelle inédite, un dossier sur Didier Millotte, jeune dessinateur de BD actuellement en plein essor qui nous livre, outre un cahier de dessins et une interview, une BD inédite. Suivront deux mini dossiers sur les éditions La clef d'Argent et La Tour d'Oysel, les habituelles notes de lecture sur les meilleurs livres et revues reçus en service de presse, et enfin quelques infos sur les concours littéraires du moment.
Un numéro à déguster lentement, lentement. Nul ne peut dire aujourd'hui quand le suivant paraitra !

22:50 Publié dans Livre | Lien permanent

05/05/2005

Boudu, docker à la Joliette

Il avait plu des cordes ce matin-là et aussitôt le bedeau, les marins, les funambules et les escaladeurs s’étaient précipités sur le port afin d’entreprendre la meilleure moisson possible. Depuis un orifice percé dans le mur porteur de sa chambre de bonne, Boudu, docker à la Joliette, avait assisté de loin au grand charivari. Parmi toutes ces pièces offertes du ciel qu’on ordonnait avec minutie selon le calibre ou la longueur, et qu’on enfournait ensuite, précipitamment, comme par crainte d’un mauvais coup des rôdeurs informés du cours du chanvre, il y en avait une, vers le milieu du port, qui semblait ne plus vouloir finir. Le bedeau l’avait tout d’abord agrippée seul, puis avait appelé malgré lui les autres à la rescousse, réunissant ainsi autour de lui ses concurrents les plus sérieux. Et chaque corps de métiers représenté moulinait désormais, à grands renforts d’huile de coude, se relayant lorsqu’il n’était plus possible, seul, de poursuivre la tâche. On avait bien dû recueillir vingt kilomètres de chanvre que la corde continuait toujours à s’étirer depuis les profondeurs du ciel. L’averse avait cessé, un soleil radieux inondait la ville, lui arrachant un vol fourni d’échardes vives de calcaire, ce qui donnait aux hommes et à leurs épouses, accourues pour les secourir, une peine énorme. Or il arriva qu’en début d’après-midi, après six heures d’efforts, suants, toussants, à tirer sur le fil, le bout de la corde apparut. A son terme, dans le ciel éthéré, flottait une femme de stature imposante, vêtue d’un déshabillé bon marché, les jambes croisées avec nonchalance sous une panse avantageuse. De sa main gauche elle tenait fermement l’extrémité du fil céleste, tandis que son bras droit, cliquetant de bracelets au goût douteux, agitait l’air pour se faire du vent.
Un instant, la vue fut obscurcie par un moineau fatigué mais repu qui s’apprêtait à finir sa digestion dans l’anfractuosité offerte par le mur de la chambre. Boudu lui souffla dans les plumes et l’oiseau quitta son perchoir.
Là-bas, la foule s’interrogeait. N’eût été son air vulgaire, le bedeau eût certainement pris l’apparue pour une sainte, les marins pour une fille du vent, les équilibristes pour une écuyère sur le retour égarée lors d’une tornade, et les escaladeurs pour le premier être humain capable de gravir les cieux sans rivets ni baudrier. La corde semblait résister davantage dans les derniers mètres ; tous l’empoignèrent et, dans un dernier « han! », les ultimes coudées furent avalées. Débarquée sans ménagement sur les pavés du port, elle considéra ses fémurs endoloris, massa ses fesses bleuies en adressant un regard torve à la foule, fit la moue, et disparut dans les eaux sans plus de façons.
L’effet de surprise passé, on s’organisa autour de l’immense rouleau désormais constitué, et dont la hauteur dépassait bien deux fois celle de la mairie. On se lança dans d’interminables palabres pour répartir la marchandise. Le bedeau, qui se prétendait plus habilité que les autres à disposer des dons célestes, menait la danse. Il fallut toute l’éloquence d’un avocat de passage, appelé à la rescousse par les riverains embarrassés du chahut, pour partager équitablement le butin.

Au matin suivant Boudu, docker à la Joliette, qui depuis sa chambre n’avait eu d’yeux que pour elle, arpentait avec fébrilité les étals du marché au poisson à la recherche de la belle dame tombée du ciel.

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(nouvelle extraite du recueil "Douze mètres cubes de littérature", éd. du Rocher 2003
Première publication : revue Hesperis, 1999)

09:55 Publié dans Livre | Lien permanent