21/06/2006
LE CLUB DES PANTOUFLARDS
Christian Cottet-Emard
éd. Nykta
mini polar
74 p. / 5 euros
Vaise*. Notre époque, ou à peu près. Effron Nuvem est chômeur en fin de droits, recalé par une logique informatique au fin fond d’un casier d’où il n’a guère de chance de ressortir. Il vit de peu, contemple beaucoup le vent dans les arbres, et lit « Les Ames mortes ». Le clin d’œil au roman de Gogol n’est pas anodin : l’escroc Tchitchikov manipulait des listes de paysans morts pour obtenir les subventions de l’état tout comme d’autres, de nos jours, manipulent les chiffres du chômage selon le besoin de leurs campagnes politiques.
Les choses prendront un tour nouveau lorsque Effron Nuvem croisera le chemin d’un mystérieux petit gros, vendeur de chaussures et dirigeant du non moins mystérieux Club des Pantouflards, sorte de secte politique fleurant l’extrême droite, à l’affût de la moindre occasion pour prendre le pouvoir, qui se réunit en pantoufles autour de mets somptueux préparés par une matrone aussi ronde qu'angoissante.
L’absurde et le cocasse se marient à l’effrayant pour donner un cocktail savoureux et grinçant du plus pur style Cottet-Emard. On pourrait regretter, à certains endroits, un léger manque de clarté quant à l’identité, ou à l’activité de certains personnages. Mais c’est vraiment pour pinailler car comme je l’ai déjà dit à certains d’entre vous, Christian Cottet-Emard est pour moi l’un des meilleurs auteurs contemporains, et je ne puis, ma foi, que féliciter les éditions Nykta de s’en être elles aussi rendu compte !
* quartier de Lyon
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04/06/2006
Concours de BD Salmigondis
SALMIGONDIS, revue littéraire et artistique, organise un concours de Bandes Dessinées. La date limite de participation est fixée au 30 septembre 2006.
Le thème est libre.
Deux catégories seront représentées : de 1 à 2 pages et de 3 à 8 pages.
Il est possible de participer dans les deux catégories.
Chaque BD sera expédiée en deux exemplaires. Ceux-ci ne porteront nulle mention révélant l’identité de leur auteur. L’envoi sera accompagné d’une enveloppe fermée contenant les coordonnées du participant (nom, prénom, adresse). L’identité des gagnants ne sera révélée qu’après les délibérations du jury.
La participation est fixée à un montant de 10 euros, payables par chèque à l’ordre de SALMIGONDIS .
(Les concurrents désirant participer dans les deux catégories ne paieront qu’une seule fois.)
Les deux premières BD de chaque catégorie seront publiées dans SALMIGONDIS. Leurs auteurs gagneront un abonnement de 4 n° à la revue, ainsi que la somme de 100 euros (1er), 50 euros (2ème).
Les envois seront expédiés à l’adresse suivante :
SALMIGONDIS , concours de B. D. , Cuisiat, 01370 TREFFORT-CUISIAT.
Chaque participant recevra le numéro contenant les B. D. primées.
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01/06/2006
HELLDORADO (Tome 1)
« Santa Maladria »
Noé / Morvan / Dragan
BD
éd. Casterman
46 p. / 9, 80 euros
Lecteurs de ce blog, si comme moi vous n’aimez pas les titres en jeu de mots, je vous en conjure : ne vous arrêtez pas à ça. Vous risqueriez de louper une bonne BD.
Nous nous trouvons sur une île, dans un village indien, au moment de la conquête espagnole. Les deux camps en présence ne brillent pas par leur douceur, les uns en raison de leur façon expéditive de soumettre l’indigène, les autres par la cruauté de leurs sacrifices rituels. Si l’on ajoute à ces deux camps une troisième force… cette horrible maladie qui frappe indifféremment les belligérants des deux camps, défigurant les visages, mutilant affreusement les corps avant de tuer ses victimes dans d’atroces souffrances, on obtient une BD bien violente et sanglante – mais la conquête de l’Amérique ne le fut-elle pas ? Certes. On pourrait polémiquer à l’infini sur ce point : en montrant la violence, l’artiste obéit-il à une nécessité impérieuse d’odre artistique, ou… bassement économique ? La question a été souvent posée à propos du cinéaste Mathieu Kassowitz, et on l’appliquerait à cette BD sans obtenir une réponse définitive. Ce qui ressort ici, c’est avant tout le travail original du dessinateur, Noé, dont le trait proche de la ligne claire se marie par endroits à une technique plus proche du croquis, ce qui donne des impressions purement graphiques mais très vivantes. Les conquistadors et les chefs indiens sont assez conventionnels, même si on devine que les tomes suivants nous en apprendront davantage sur le chef espagnol, miraculé des bûchers de l’inquisition devenu une machine à exterminer de l’indigène. Les personnages de Hutatsu et Dathcino, ces enfants sauvages pris dans la tourmente, nourrissant une haine farouche de leur peuple, qui les a toujours rejetés, sont bien campés. Hutatsu le placide et Dathcino l’insolent forment une paire attachante, que l’on attend de revoir dans un second tome.
18:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)