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16/02/2005

Salut !

Ben oui.

22:55 Publié dans Livre | Lien permanent

14/02/2005

Juste pour dire...

Juste pour dire... je vous parlais l'autre jour de G. O. Châteaureynaud, eh bien, Michel Host (Michel, si tu lis ce blog en ce moment _ comme dirait Drucker _ sache que tu y es toujours le bienvenu !), oui, Michel Host donc, me signale qu'il y a justement du nouveau sur la question : G. O. Châteaureynaud vient de sortir un recueil de nouvelles chez Grasset, intitulé "Singe savant tabassé par deux clowns." Je serai à Paris demain, avec quelques heures à tuer : ce sera bien le Diable si, quelques jours après sa parution, je ne mets pas la main dessus (pardon Madame Z, pardon ! je vous promets que si je ne le trouve pas c'est chez vous, comme d'habitude, que je viendrai le commander !). Quant à vous dire ici ce que j'en pense, eh bien je ne m'en priverai pas.
Nuel et Châteaureynaud, telles seront mes prochaines lectures. C'est dit.

21:20 Publié dans Livre | Lien permanent

11/02/2005

Le "nom" est sorti des presses !

C'est fait ! "Le nom", le nouvel ouvrage de Jean-Jacques Nuel, vient de sortir des presses aux éditions A contrario. Premier roman de cet auteur que l'on connnaissait surtout pour ses textes courts, "Le Nom" sera sous peu dans toutes les bonnes librairies. Pour ce qui me concerne, je vais m'arrêter ici parce que je ne l'ai pas encore lu... Mais si les extraits entendus à Saint-Claude en septembre dernier lors du 2ème Festival BD-Littérature du Haut-Jura sont représentatifs de l’ensemble, attendez-vous à lire bientôt un fameux compte-rendu sur ce blog !
NB : Pour en savoir plus sur Jean-Jacques Nuel :
http://jjnuel.free.fr
http://nuel.hautetfort.com

22:15 Publié dans Livre | Lien permanent

10/02/2005

Les dessous de la vie littéraire III



« Tu me diras comment on fait pour acheter ton livre ? »

………

Il faut croire qu’acheter un livre n’est pas une opération évidente pour tout le monde.
Vu le nombre de fois où, ces derniers temps, on m’a posé la question : « Tu me diras comment on fait pour acheter ton livre ? », (toujours au futur, toujours avec un grand sourire bienveillant mais pressé), je conclus que franchir la porte d’une librairie et demander un livre requiert une formation particulière.


Variante : « Tu me diras où tu l’as mis ? » (notez l’emploi, là encore, du futur)
Il y a ceux qui, tout aussi bienveillants, pensent que les livres qu’on trouve en librairies ont été amenés par leurs auteurs. On imagine bien Umberto Eco en costume de colporteur passant vaillamment les cols des Alpes, les reins cassés par sa cargaison d’érudition, attendu comme le papa Noël par nos milliers de responsables rayon littérature étrangère. Ou Stephen King ployant sous la masse de ses pavés, faisant cracher sa Harley d’un bout à l’autre des Etats-Unis pour fourguer sa marchandise aux libraires, puis traversant l’Atlantique, traduisant d’une main, ramant de l’autre et imprimant avec les pieds, pour confier ses œuvres aux libraires européens qui peinent à repousser les hordes de fans impatients…


Autre variante : « Tu pourrais au moins nous en avoir gratos ! » (Sous entendu : « On va quand même pas payer pour tes bouquins, non ? »)
Le petit stock d’exemplaires d’auteur (entre 20 et 30 selon les éditeurs), destinés aux proches et à la constitution de divers dossiers (demandes de bourse, candidatures pour des résidences, etc…) n’est pas inépuisable. Si l’auteur en désire davantage il doit les acheter, comme n’importe qui. Alors, entre nous, puisque certains proches qui mériteraient largement de les avoir en cadeau préfèrent acheter mes livres (une sorte de militantisme…), je ne vois pas pourquoi je me ruinerais pour les offrir à des gens qui, selon toute vraisemblance, ne les liront même pas…

18:20 Publié dans Livre | Lien permanent

09/02/2005

Les dessous de la vie littéraire II

« T’as pensé à Poivre ? »

…………

A tant consommer du conte de fée télévisuel, où il semblerait que quelques leçons de chant dans un château suffisent à transformer une casserole en star internationale, les gens confondent le chemin de la gloire avec une autoroute.
Voici ce que j’entends, très souvent :
« Tiens, l’autre soir à la télé, j’ai vu une émission qui t’intéresserait : « Vol de nuit » ça s’appelle. C’est Poivre d’Arvor qui invite des écrivains. Pourquoi tu lui envoies pas ton livre ? Je suis sûr qu’il en parlerait ! Tu sais, des fois il suffit de pas grand chose : quelqu’un parle de toi à la télé, et hop, tu fais un best seller. »
Ce genre de conseil, c’est bienveillant, c’est rempli de bonne volonté et ça fait drôlement plaisir parce que tout compte fait ça montre que quelqu’un, l’autre soir, en regardant la télé, a pensé à vous… oui, mais en même temps ça ne correspond pas à la réalité.
Pour obtenir ce « pas grand chose » qui peut attirer l'attention du public sur un livre, les éditeurs emploient des attachées de presse. C’est à dire des personnes très compétentes, rouées au fonctionnement des medias et de la communication. Pour chaque titre qu'on lui donne à défendre, une attachée de presse contacte entre 200 et 400 journalistes (parfois plus, si le livre est pressenti comme un futur succès.) Plusieurs centaines d’exemplaires de chaque titre sont ainsi envoyés en « Service de Presse », et ils viennent grossir les montagnes de livres reçues chaque semaine par les rédactions des différents medias. Ensuite, l’attachée de presse laisse passer un peu de temps, puis elle relance les journalistes. Il lui faut alors trouver le ton juste, celui qui permettra d’insister sans paraître crampon. Elle ouvre des pistes pour motiver des interviews, en indiquant par exemple les disponibilités de l’auteur sur les salons, ou sa présence à Paris lorsque l’auteur est provincial, ou étranger ; elle présente l’ouvrage à différents prix, fait parfois des cadeaux aux journalistes (véridique !), et autres démarches encore que j’ignore.
Pour qu’un livre devienne un best-seller, un passage à la télé ne suffit pas. Il en faut plusieurs et sur plusieurs chaînes. Il faut aussi obtenir l’attention des radios, de la presse écrite nationale et régionale, généraliste et spécialisée, gratuite et payante. Il faut toucher les medias moins traditionnels (internet, bulletins inter-bibliothèques, inter-CDI, etc…) et, condition sine qua non, les libraires (le bouche à oreille, si l’ouvrage séduit le public, interviendra plus tard, seulement après qu’une certaine quantité d’ouvrages aient été achetés). Or, pour que la campagne de promotion produise un effet sur les ventes, il faut que l’ouvrage ait bénéficié auparavant d’une diffusion exceptionnelle. Le diffuseur (maillon de la chaîne du livre méconnu du grand public, mais déterminant pour la vie d’un titre), lorsqu’il démarche les librairies pour déterminer les conditions de mise en place de chaque titre (de face, sur la tranche, en vitrine, sur les tables, en pile, en rayon…) et le nombre d’exemplaires que chacune acceptera de recevoir, a besoin de savoir à l’avance quels ouvrages vont bénéficier d’une bonne promotion pour convaincre les libraires de tenter le coup.
Autant dire que lorsqu’un ouvrage est à l’honneur dans une émission, c’est parce qu’un énorme travail a été accompli en amont. Un travail accompli pour le meilleur et pour le pire de la littérature par des professionnels de la communication et du commerce, et qui dépasse largement les compétences de l’auteur.

21:30 | Lien permanent

08/02/2005

Les dessous de la vie littéraire I


(rubrique destinée à ceux qui, comme moi-même voici encore peu de temps, n'y connaissent rien, mais alors vraiment rien, à la vie du livre. Ceux qui connaissent tout, mais alors vraiment tout sur le sujet, n'y trouveront évidemment pas l'ombre d'un brin d'intérêt...)


« épuisé » = « pilonné »

Il fut un temps où ma candeur était encore plus impressionnante qu’aujourd’hui.
Par exemple, j’imaginais que la mention « épuisé » auprès d’un titre dans la bibliographie de certains auteurs indiquait que le livre avait eu du succès…
C’est en signant mes premiers contrats d’édition, et en faisant plus ample connaissance avec le circuit éditeur-diffuseur-distributeur, que ma candeur a pris une claque. La mention « épuisé » signifie tout bonnement le contraire : lorsqu’un titre se vend bien, il est repris en édition de poche, ce qui pour plusieurs années le mettra à l’abri du pilon, et donc de l'épuisement. Si, sans pour autant susciter la convoitise des collections de poche, les ventes d’un titre se maintiennent sur la durée, il aura le droit d’exister un certain temps. Par contre si, passée la deuxième ou troisième année d’exploitation, le distributeur (entreprise qui gère le stockage, ainsi que les sorties et retours de milliers de titres en cours d’exploitation) constate que les sorties sont inférieures à une cinquantaine d’exemplaires par an, il a le droit de procéder à la destruction du stock restant, donc à ce pilonage tant redouté par les auteurs. A partir de cet instant, le livre ne peut plus être commandé (il aurait du mal, le pauvre, ou alors en très petits morceaux...). On dit, très prosaïquement, qu'il est "épuisé". Cinquante exemplaires : ce chiffre peut paraître dérisoire… il ne l’est pas si on considère que passé les trois mois consécutifs à leur parution la quasi totalité des livres invendus sont retournés au distributeur. Dès lors, vendre plus de cinquante exemplaires d’un titre qui n’est plus visible nulle part devient beaucoup moins évident. Les lecteurs prêts à commander un ouvrage paru deux ou trois ans auparavant, et qui n’a pas eu de succès, existent, mais ils représentent un nombre généralement inférieur à cinquante par an…Pour certains auteurs, les séances de dédicaces sur les salons littéraires sont alors un moyen de prolonger la vie d’un ouvrage devenu introuvable en librairie, et de dépasser la limite fatidique qui signifierait la mise au pilon du titre.
NB : Une autre variante existe, qui évite un temps la mise au pilon, ou ne fait que la repousser ; ce sont les livres soldés que l’on trouve dans des bacs devant les librairies. Dans le contrat d’édition classique, il est stipulé que l’auteur ne touche aucun droit sur les exemplaires vendus en solde, toutefois c’est un sort préférable au pilon, puisqu’il permet encore au livre d’être lu par de nouveaux lecteurs.



19:50 Publié dans Livre | Lien permanent

03/02/2005

Mon pauvre ami...

Quand je demande à Madame Z. , ma libraire à Bourg-en-Bresse, si elle n'aurait pas, des fois, du Châteaureynaud en rayon, elle me répond que non l'air navré, et en confidence elle ajoute : "Mon pauvre ami, vous êtes bien le seul à m'en demander !" Sur ce, elle m'entraîne au fond de la boutique, vers son ordinateur connecté en permanence à Electre, et nous fourageons dans la jungle des titres parus, épuisés, à paraître, pour y dénicher un petit dernier, ou un très ancien qui aurait échappé à ma vigilance et au pilon.
Quelle misère ! Georges-Olivier Châteaureynaud ! L'un de mes écrivains préférés encore vivants, et encore en activité, prix Renaudot en 1982 (comme quoi même les meilleurs peuvent l'avoir...), publié par Grasset, parfois aussi par les éd. du Rocher, autrement dit par des éditeurs plutôt costauds !
Ainsi, sur Bourg-en-Bresse, je serais le seul à le lire. Sur Dijon, mon ami et néanmoins écrivain Georges Païta m'informe qu'il en est de même. Georges-Olivier Châteaureynaud, dont je viens de relire le chef d'oeuvre : "Les ormeaux", novella, éd. du Rocher 1996, traité comme le plus maudit des poêtes maudits... Passé les trois mois fatidiques consécutifs à la parution de ses ouvrages, la faiblesse de son lectorat ne justifierait donc plus que les libraires conservent ses ouvrages en rayon... Quelle misère, vraiment !
Ecoutez-moi : j'ai envie de faire quelque chose pour lui, et j'aimerais vous associer à mon action. Châteaureynaud ne doit pas finir au pilon ! Demandez "Les Ormeaux" à votre libraire : c'est un livre de 80 p., carré, tout petit, tout migon, tout plein de mystères et de phrases patiemment ciselées, tout plein d'incongru aussi, de loufoque, de fantastique, de rêve, de poésie et d'autres bonnes choses encore. Lisez ce livre de toute urgence ! Vous ne le regretterez pas.

23:10 Publié dans Livre | Lien permanent