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30/09/2007

LE SOURIRE DE CÉZANNE

Raymond ALCOVÈRE
éd. N & B
105 p. / 13 euros

668a64e55777d441ef3c1413c8de3553.jpgAu départ d’Istanbul, Léonore rencontre Gaétan dans le bateau qui les ramène en France. Elle a vingt ans de plus que lui. Elle vient de rompre avec Julien, son père est en train de mourir et elle n’a plus le goût à rien. Grace à Gaétan, et grâce aussi à Cézanne, sur lequel elle est en train d’écrire un livre, Léonore reprendra peu à peu goût à la vie, retrouvera une harmonie perdue. Gaétan lui, l’éternel étudiant qui sans cesse doute de la suite à donner à ses études, bénéficiera de cette aspiration.
Ce texte, à la trame trop minimaliste pour être vraiment considéré comme un texte de fiction, est davantage une promenade littéraire et artistique à travers différents tableaux de Cézanne, et de plusieurs autres peintres et écrivains. Par le regard de Léonore, Raymond Alcovère nous parle avec passion de ce qu’il aime, et ses phrases font mouche. On ressent nous aussi une certaine exaltation à parcourir en sa compagnie une partie de la création humaine. Si on aime les histoires d’amour et les personnages d’amoureux tourmentés, on sera peut-être intéressé par celle de Léonore et de Gaétan. En ce qui me concerne c’est plutôt l’écriture de Raymond Alcovère qui me touche : sensuelle, précise, elle parvient à trouver des qualificatifs pour décrire non seulement la peinture, mais aussi les changements climatiques, les variations du ciel et de la couleur dans les rues d’Aix-en-Provence et de Montpellier. C’est aussi ce ravissement, très communicatif, face aux grandes œuvres, et aux miracles du quotidien.

10:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (6)

17/09/2007

FICTION n°6

3d9064ea80d45120523e4f2875e73b08.jpgUn autre texte de Theodor Storm, traduit par mes (petits) soins, vient de paraître dans le n° 6 de FICTION.
Il s'intitule "La maison de Bulemann". L'histoire d'un vieil avare mysanthrope, enfermé dans sa maison à l'écart de tout le monde, mais avec ses chats, ses chats qui deviennent de plus en plus gros...

18:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)

12/09/2007

LE FILS DU MARIN

5fa5ab093f591c1997789a4c6e65d1ff.jpgVient de paraître. Un très beau récit sur le thème du conflit père/fils (je peux en dire du bien à mon aise, je n'en suis que le traducteur...).

Quatrième de couverture :

Hans Kirch restait assis à son pupitre, silencieux et immobile ; mais dans son cerveau les pensées l'assourdissaient. Son bateau, un grenier, tout ce qu'il avait mis des années à acquérir si durement remontait devant ses yeux et s'ajoutait à la somme colossale des efforts accomplis. Et c'est tout cela qu'il devrait abandonner à ce... Il n'acheva pas sa pensée. Sa tête était en feu, ses oreilles bourdonnaient.
- Gueux ! cria-t-il soudain. Ce n'est pas comme cela que tu reviendras dans la maison de ton père !

Dans une petite ville au bord de la mer Baltique, où, pour mériter les honneurs de la cité, les fils de famille se vouaient corps et âme au commerce et à la navigation, Hans Adam Kirch, d'origine modeste, s'était hissé au rang de propriétaire d'un véritable navire. Avec la femme qu'il épousa, il eut un fils, Heinz, que ses professeurs s'accordèrent à trouver brillant, quoique d'un tempérament fougueux. Ce que lui-même n'avait pas pu accomplir, pensait Hans, Heinz, lui, ne manquerait pas d'y parvenir...


Le fils du marin, d'après Theodor STORM, traduit de l'allemand par Roland FUENTÈS, éd. syros, coll. Les uns les autres, 10 euros

13:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

30/05/2007

L'ÉCHANGE

VIENT DE PARAÎTRE

e4eb69ebf0761ce7961028ed61e721f9.jpgroman jeunesse

éd. Syros

coll. Tempo

140 p. / 5, 90 euros

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4ème de couverture :

Maxime sort avec Maroussia, la fille la plus belle, mais aussi la plus odieuse du collège. Au moindre faux pas, Maroussia crie, blâme, griffe avec ses ongles très longs et très durs. Lorsque Maxime s'inscrit au voyage linguistique proposé par son prof d'allemand, la jeune fille, jalouse, lui lance un défi : rapporter le coussin en soie exposé au château de Neuschwanstein... Trajet en car animé, anxiété au moment de l'attribution des familles, impression de ne pas comprendre un mot d'une langue qu'on étudie depuis des mois : le séjour très dépaysant que va vivre Maxime sera pour lui l'occasion rêvée de réfléchir à sa vie amoureuse...

10:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

23/05/2007

BROC'N'BOOK

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Dimanche 27 mai 2007

à Journans (01)

à partir de 14 h

"PETITE NUIT" sur Journans
avec les auteurs de "Polars dans l'Ain" parus aux éditions NYKTA

Bernard Chatelet, Mary-Bena Chattfeld, Roland Fuentès, Guillaume Verne, Marie-Ella Stellfeld, Yvon Morel-Lab, Robert Ferraris

Dédicace de leurs livres et lectures

à 15 h, Rencontre-débat animée par Christian Lux


NB : Ces rencontres se dérouleront pendant un vide-grenier de livres, CD, cassettes, DVD, cartes postales, magazines, partitions

Renseignements/Réservations : 04 74 42 21 38 ou bibliothèque de Journans (mer 16h-18h et sam 11h-12h)

10:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

13/05/2007

NUEL LIT ARTAUD ET BOSSUET

Les Mardis d'Isabelle accueillent mardi 15 mai à 20 h :

A & B, une lecture de textes d'Artaud et Bossuet par Jean-Jacques Nuel

35 rue Sainte-Hélène 69002 Lyon

Réservations : 06 63 92 97 23

Participation : 1 euro et une boisson ou un grignotage.

22:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)

08/05/2007

LES FAUX SAUNIERS

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On pourrait offrir une salière à Mazia. Une pièce en bois, fin XVIIIe, ouvragée à la main.
La scène se déroulerait comme ceci :

Pour nous recevoir, Mazia a transformé son studio minuscule en salle à manger. Nous avons pris place sur des poufs, ou sur des piles de livres. A droite de Mazia, immobile et discret comme une ombre : l’antiquaire. Son amant du moment. A gauche de Mazia, plus proche que le voudraient les convenances : Hugo. Son ami de toujours. Et nous, en face d’eux, nichés dans le peu d’espace restant.
Elle accueille le cadeau avec émotion, le fait jouer dans la lumière, le promène sous notre nez en guise de remerciement, puis elle le pose sur le buffet pour servir le gâteau. Après avoir soufflé les bougies elle parle beaucoup, se trémousse sur sa pile de dictionnaires en adressant à l’objet, du bout des yeux, des promesses de tête à tête.Du champagne bon marché, un café, une mirabelle pour la digestion, puis elle nous expédie tous, y compris l’antiquaire – leur relation demeure une énigme à nos yeux – en prétextant des révisions qui ne peuvent plus attendre.
Enfin seule, Mazia franchit la porte du cagibi où elle range sa collection. Là, elle exhibe la salière devant les vases provençaux et les tessons antiques, les fioles recourbées, les damiers de bois sertis d’ivoire. Elle la dépose là, au milieu d’eux, comme le petit dernier que l’on confie à la crèche avant de filer au boulot.

Au début, pendant plusieurs jours, ou plusieurs semaines parce que Mazia entre ses cours à l’université et son boulot pousse-fin-de-mois chez l’antiquaire est très occupée, la salière assume son statut de pièce anonyme parmi les anonymes. Les couverts, les récipients ouvragés, les cuirs incrustés lui jettent au mieux des oeillades condescendantes. Ils lui signifient clairement que leur maîtresse, ce petit bout de femme brune au visage mangé par deux yeux de porcelaine, n’est pas une fille facile. Une antiquité doit se montrer humble pour conserver son rang dans la collection. On a déjà vu des théières à la morgue importante, des flacons à parfum cultivant un air pincé tomber en disgrâce auprès de Mazia. Aujourd’hui, ces pièces déchues traînent leurs semelles sur quelque foire à la brocante.
Et puis, par hasard, un jour où Mazia contemple ses trésors, la salière attire son attention. Elle la soulève, laisse courir son regard le long des sinuosités du bois, la caresse. De cet instant, la salière n’est plus l’élément rapporté que les autres considèrent de haut. Simplement parce que les yeux de Mazia ont découvert dans l’épaisseur du bois, parce que les ongles de Mazia ont distingué dans le dur du support, parce que la peau de Mazia a perçu sous les rotondités de l’objet quelque chose de lourd, d’immatériel, et qui a sans doute un rapport avec le temps.


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extrait du roman "LES FAUX SAUNIERS", éd. Nykta 2007

 http://www.editions-nykta.com

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