Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/12/2005

Concours de nouvelles fantastiques

Dans le cadre de la 11e Semaine de la Langue française et de la Francophonie qui aura lieu du 17 au 26 mars 2006, La Clef d'Argent, éditeur associatif spécialisé dans la littérature fantastique, et Atemporel.com, portail web francophone sur le fantastique, organisent conjointement un concours de nouvelle à caractère fantastique.
Ce concours est ouvert à tous. Les participants doivent produire une oeuvre originale, non publiée et individuelle. Comportant 15000 caractères maximum, cette nouvelle doit utiliser les dix mots sélectionnés cette année par la Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France et qui renvoient aux valeurs communes des pays ayant le français en partage: tresser, badinage, flamboyant, masques, accents, escale, outre-ciel, hôte, soif, kaléidoscope.

Les participants devront faire parvenir leurs nouvelles (une seule par auteur) avant le 1er mars 2006 (cachet de la poste faisant foi) sous forme imprimée ou dactylographiée aux adresse suivantes (un exemplaire par adresse):

La Clef d'Argent, 22 avenue Georges Pompidou, 39100 Dole, France.

Atemporel.com, c/o Laurent Delin, 16 allée de la Marche, 20 Cité Raymond Poincaré, 92380 Garches, France.

Les nouvelles ne porteront nulle mention révélant l'identité de leur auteur. L'envoi sera accompagné d'une enveloppe fermée contenant les coordonnées du participant (nom, prénom, adresse). L'identité des gagnants ne sera révélée qu'après les délibérations du jury.

Parmi les critères retenus: l'utilisation pertinente des dix mots imposés, la correction de la langue, le caractère fantastique de la nouvelle.

Le lauréat du concours verra son texte imprimé sous forme de plaquette au tirage limité à trente exemplaires qui lui seront envoyés à son domicile. Le texte en question sera en outre publié sur les sites web de La Clef d'Argent et d'Atemporel.com, en compagnie des quatre autres premiers textes retenus par le jury.

Le résultat du concours sera rendu public sur les sites web de La Clef d'Argent et d'Atemporel.com le 17 mars 2006, 1er jour de la 11e Semaine de la Langue française et de la Francophonie.

20:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

09/12/2005

Chroniques express 8

UN JOUR, CE SERA L’AUBE
Vincent Engel
éd. Les 400 coups
roman
197 p. / 15 euros

Les 400 coups, éditeur québécois (diffusé en Europe par Le Seuil) spécialisé jusqu’ici en Jeunesse et en B D, ouvre une nouvelle collection consacrée à la littérature adulte. Parmi les premiers titres, nous remarquons tout d’abord cette réédition d’un excellent roman de Vincent Engel publié chez L’instant même en 1995.
Ce roman a pour cadre une ville imaginaire qui rappelle Venise. Venise telle qu’elle peut l’être au plein de l’hiver : une grisaille humide et glaciale plombe les journées, les canaux sont noyés dans une nuit continuelle d’où émergent, rapidement engloutis par la brume, un gondolier, une île peuplée de souvenirs, un passant qui se hâte et qui rappelle vaguement le carnaval. « Le Marquis », personnage aussi intelligent que cynique, règne sur une cour de faire-valoir qu’il malmène et ridiculise à satiété : artistes dégénérés, aristocrates dépravés, coquettes amatrices de salons littéraires, tous se prêtent à son jeu avec la docilité de ceux qui n’attendent plus que la mort. Sa seule passion consiste à démolir ceux qui font mine de lui résister. Dans ce monde d’intrigues et de destins brisés, seul Alessandro, compositeur dont le génie peine à trouver la place qu’il mérite, pourra tenir tête au Marquis. Mais à quel prix ?
Les intrigues se nouent et se dénouent au fil d’une écriture précise, riche sans être précieuse, qui nous happe par sa façon magistrale de camper des ambiances. Les parties dialoguées alternent avec des passages descriptifs, et avec des monologues intérieurs utilisés subtilement. L’ensemble compose un étrange opéra littéraire où plusieurs voix se mêlent pour raconter une même histoire. Peut-être bien l’histoire de cet autre opéra, celui qu’Alessandro tente d’écrire envers et contre tout.

09:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

03/12/2005

Salon du livre de Dijon

Ce week-end, salon du Livre de Dijon. Bernard Chatelet, Bernadette Baudet-Coltice et moi-même vous attendons de pied ferme, en compagnie des éditions Nykta (Claude-Jean Poignant et France Baron), et de nombreux auteurs (entre autres Stephen King, Georges Pérec, François Rabelais, Gina Lolobrigida et tant d'autres).
Venez nombreux.

12:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

01/12/2005

Librairie de l'Horloge

VENDREDI 2 DÉCEMBRE, À 19 HEURES :

RENCONTRE avec Pierre AUTIN-GRENIER

autour de son dernier livre, Friterie-bar Brunetti,
et présentation de Là-Haut publié en complicité avec Ronan BARROT

soirée animée par Françoise BASCOU,
en présence de
Thierry GUICHARD du MATRICULE DES ANGES
(c'est pas un noble avec plusieurs particules, c'est le nom de son magazine...)

Entrée libre — apéritif

Librairie de L’HORLOGE
“Les Halles”
84200 CARPENTRAS

Tel : 04.90.63.18.32

10:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (12)

27/11/2005

M le fourbe

Les oreilles d'M étaient ses plus beaux atours. Elles lui avaient rapporté nombre de succès dans le monde pendant ses jeunes années. Partout où il se produisait, son entourage n'en avait que pour ses lobes, qui plus encore que ses magnifiques pavillons concentraient l'attention. Ayant rapidement compris quel parti en tirer, M feignit de mal ouir les propos des dames. Il effectuait alors une gracieuse courbette sur sa droite, entourant de la main son oreille comme un écrin. Et la mignonne, face à cet organe resplendissant, ne tardait pas à tomber en pamoison. L'affaire était emballée.
Cette botte amoureuse en deux temps était devenue sa spécialité. Mais si elle présentait un avantage indubitable lors des premières rencontres, elle pouvait en revanche devenir horripilante au quotidien. Mathilde, qui avait subi elle aussi jadis le charme fou des lobes d'M, se mit, à la longue, à ne plus supporter les courbettes répétées de son époux. Car dans les moments où il se sentait un grand appétit d'elle, croyant la titiller, celui-ci se transformait en véritable coucou mécanique, enchaînant courbette-écrin sur courbette-écrin. Ce qui bien évidemment produisait exactement l'inverse de l'effet escompté.
Peu à peu, Mathilde évita de parler. S'imposant une discipline draconienne, elle devint au fil des années un personnage taciturne et secret dont les silences obstinés finirent par agacer son mari.

Un soir, au retour du travail, M trouva Mathilde en grande conversation avec la voisine. N'entendant pas approcher son époux, celle-ci faisait preuve avec la dame d'une volubilité inouïe. Comme une qualité longtemps cachée.

Se sentant trahi jusqu'à la moelle, M prit la mouche.

Ce fut leur seconde séparation.


--

(extrait de "Embolies d'une gomme", éd. derrrière la salle de bains 1998)

11:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5)

25/11/2005

Le cadeau de Mathilde

Respectueux d'une ancienne coutume familiale, M ne portait jamais de chaussettes le premier jeudi de chaque mois. Habitués très tôt à supporter le contact du cuir nu, ses deux pieds ne s'en formalisaient pas davantage.

Pour leur troisième anniversaire de mariage, Mathilde M, peu curieuse des habitudes vestimentaires de son mari, lui offrit une fabuleuse paire de chaussettes en laine d'Ecosse, qui aurait rendu jaloux plus d'un époux dans le vosinage. Pourtant, à la vue de ce cadeau, ô combien appréciable, M fut littéralement transpercé d'effroi. L'on était jeudi 2... Posée sur l'autre rive de la nappe blanche, Mathilde attendait, anxieuse, que son époux procède à la chausse de circonstance.
M prit une décision rapide. Il disparut cadeau sous le bras dans la chambre commune et s'y barricada une nuit entière pour n'en ressortir qu'au matin, fraîchement chaussé des Ecossaises.

Mathilde avait mis les bouts.

Ce fut leur première séparation.


--

(exrait du recueil "Embolies d'une gomme", éd. derrière la salle de bains 1998)

10:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

17/11/2005

Chroniques express 7

MES TRAINS DE NUIT
Eric Faye
Ed. Stock
244 p. / 18 euros

Fasciné par cette manière un peu désuète de voyager qu’offrent (qu’offraient ?) les trains de nuit, Eric Faye se remémore ses plus belles expériences du rail. Il nous entraîne aux quatre coins de l’Europe à la poursuite des auteurs qu’il aime, et jusqu’aux sources de sa propre inspiration. A Prague, nous le suivons sur les traces de Kafka et des « kafkomaniaques », puis nous remontons dans le train jusqu’à Berlin pour y arriver à l’heure de la chute du mur ; le train repart pour Sarajevo, pour Moscou, Pékin. Illustres comme le Transsibérien, ou incongrus comme le « Kafka express », ces trains de nuit ont été pour Eric Faye des royaumes de lenteur où l’insomnie se faisait douce. Guidés par une plume satirique autant que poétique, nous évoluons dans la nuit, nous observons à travers la vitre les petites lumières des villes d’Europe, et d’Asie ; nous rencontrons des personnages pittoresques engloutis aussitôt par la nuit et la distance, nous traversons des civilisations, des empires, nous assistons à des bouleversements avec une sorte d’élan placide et contemplatif, postés devant la vitre comme devant un écran. Et nous retrouvons les ambiances, les thèmes qui ont nourri l’oeuvre d’Eric Faye. Une œuvre qui, selon son propre aveu, doit beaucoup à sa pratique des trains de nuit.

--

Extrait :

« Une logique pure inclinerait à penser qu’un cerveau est à l’origine de tout labyrinthe. La familiarité acquise au fil des années avec le lacis des chemins de fer accumulés, greffés, abandonnés ou renforcés, doublés, convainc lentement du contraire. Ce n’est pas un cerveau qui conçoit un labyrinthe mais un labyrinthe qui, peu à peu, conçoit son propre cerveau. »

17:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)