22/12/2005
Radio Salmigondis
Salmigondis à la radio, ça continue !
C'est le samedi sur RCF 01, de 11 h 03 à 12 h 00, dans l'émission "Délires d'initiés". On y parle aussi de sport (Delphine), de cuisine (Karine, Yvonne, Eliane...), d'internet (Frédéric), et parfois de cinéma.
Samedi 24, je vous parlerai d'un recueil collectif BD intitulé "JAPON, le Japon vu par 17 auteurs". Pour ceux qui nauraient ni la chance d'habiter dans l'Ain, ni le temps de déménager d'ici le 24, il y aura aussi, bientôt, une chronique sur ce blog.
11:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3)
18/12/2005
Chroniques express 9
CARNET DE LETTONIE
Christophe Blain
Ed. Casterman
Les résidences d’artistes sont à la mode, elles se développent comme des champignons. Si elles favorisent souvent des échanges intéressants avec le public, il faut reconnaître que certains écrivains ou plasticiens, faute d’une inspiration réelle pour le thème imposé par l’institution organisatrice de la résidence, n'y produisent pas toujours des œuvres à la hauteur de leur talent.
Christophe Blain, lui, s’est très bien sorti de cet exercice périlleux. Chargé de remettre à son éditeur un carnet de voyage sur la Lettonie après deux courts séjours dans le pays (une semaine en hiver, et une en été), l’auteur de « Isaac le Pirate » a évité le piège qui aurait consisté à nous proposer un guide Gallimard au rabais de la Lettonie. Ici, pas d’historique du pays (la ligue hanséatique, par exemple, n'est mentionnée nulle part, pas même lorsqu'il est question de Riga), pas la moindre carte géographique, et surtout pas d'analyse politico-sociologique. Nous sommes dans le carnet de voyage d’un dessinateur français qui ne connaît pas la Lettonie, et qui ne prétend surtout pas nous en donner un aperçu détaillé après une aussi courte imprégnation. Alors que certains, forts d'une expérience minuscule, s'autoriseraient à instruire les autres, cette modestie honore Christophe Blain.
Notre artiste résident gribouille, croque, et croque encore pour obéir à cette petite voix dans sa tête qui lui demande de dessiner encore et toujours plus : des paysages, des gens, des petites scènes dans la marge, où en quelques traits expressifs il se représente dans ses péripéties lettones. Il dessine dans le froid, il dessine depuis la fenêtre de sa résidence, il dessine dans la voiture pendant que sa guide lui fait traverser le pays. Il ne s’interdit pas quelques tricheries, par exemple ce paysage recomposé à partir de plusieurs éléments aperçus à travers la vitre.
Notre artiste résident écrit aussi, puisque son éditeur le lui impose (il aurait préféré, lui, rapporter un « carnet contemplatif »…). Il écrit à côté de ses dessins, au-dessous, au-dessus, il écrit petit, parfois à la limite de l’illisible, il écrit certaines choses qui lui passent par la tête, des remarques très spontanées, voire candides, et il parvient à créer une certaine proximité. Nous sommes avec lui quand il s’étonne que tout le monde, dans la rue, porte un sac plastique ; nous sommes encore avec lui chaque fois qu’il demande si tout se passe bien avec les Russes, et qu’on lui répond ce sempiternel et ambigu « Ça va. »
Ce qui nous reste de cette lecture, outre l’envie de découvrir nous aussi la Lettonie, c’est l’impression d’avoir vécu avec ce petit monde, tellement vivant, pendant quelques dizaines de pages.
11:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
14/12/2005
Concours de nouvelles fantastiques
Dans le cadre de la 11e Semaine de la Langue française et de la Francophonie qui aura lieu du 17 au 26 mars 2006, La Clef d'Argent, éditeur associatif spécialisé dans la littérature fantastique, et Atemporel.com, portail web francophone sur le fantastique, organisent conjointement un concours de nouvelle à caractère fantastique.
Ce concours est ouvert à tous. Les participants doivent produire une oeuvre originale, non publiée et individuelle. Comportant 15000 caractères maximum, cette nouvelle doit utiliser les dix mots sélectionnés cette année par la Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France et qui renvoient aux valeurs communes des pays ayant le français en partage: tresser, badinage, flamboyant, masques, accents, escale, outre-ciel, hôte, soif, kaléidoscope.
Les participants devront faire parvenir leurs nouvelles (une seule par auteur) avant le 1er mars 2006 (cachet de la poste faisant foi) sous forme imprimée ou dactylographiée aux adresse suivantes (un exemplaire par adresse):
La Clef d'Argent, 22 avenue Georges Pompidou, 39100 Dole, France.
Atemporel.com, c/o Laurent Delin, 16 allée de la Marche, 20 Cité Raymond Poincaré, 92380 Garches, France.
Les nouvelles ne porteront nulle mention révélant l'identité de leur auteur. L'envoi sera accompagné d'une enveloppe fermée contenant les coordonnées du participant (nom, prénom, adresse). L'identité des gagnants ne sera révélée qu'après les délibérations du jury.
Parmi les critères retenus: l'utilisation pertinente des dix mots imposés, la correction de la langue, le caractère fantastique de la nouvelle.
Le lauréat du concours verra son texte imprimé sous forme de plaquette au tirage limité à trente exemplaires qui lui seront envoyés à son domicile. Le texte en question sera en outre publié sur les sites web de La Clef d'Argent et d'Atemporel.com, en compagnie des quatre autres premiers textes retenus par le jury.
Le résultat du concours sera rendu public sur les sites web de La Clef d'Argent et d'Atemporel.com le 17 mars 2006, 1er jour de la 11e Semaine de la Langue française et de la Francophonie.
20:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
09/12/2005
Chroniques express 8
UN JOUR, CE SERA L’AUBE
Vincent Engel
éd. Les 400 coups
roman
197 p. / 15 euros
Les 400 coups, éditeur québécois (diffusé en Europe par Le Seuil) spécialisé jusqu’ici en Jeunesse et en B D, ouvre une nouvelle collection consacrée à la littérature adulte. Parmi les premiers titres, nous remarquons tout d’abord cette réédition d’un excellent roman de Vincent Engel publié chez L’instant même en 1995.
Ce roman a pour cadre une ville imaginaire qui rappelle Venise. Venise telle qu’elle peut l’être au plein de l’hiver : une grisaille humide et glaciale plombe les journées, les canaux sont noyés dans une nuit continuelle d’où émergent, rapidement engloutis par la brume, un gondolier, une île peuplée de souvenirs, un passant qui se hâte et qui rappelle vaguement le carnaval. « Le Marquis », personnage aussi intelligent que cynique, règne sur une cour de faire-valoir qu’il malmène et ridiculise à satiété : artistes dégénérés, aristocrates dépravés, coquettes amatrices de salons littéraires, tous se prêtent à son jeu avec la docilité de ceux qui n’attendent plus que la mort. Sa seule passion consiste à démolir ceux qui font mine de lui résister. Dans ce monde d’intrigues et de destins brisés, seul Alessandro, compositeur dont le génie peine à trouver la place qu’il mérite, pourra tenir tête au Marquis. Mais à quel prix ?
Les intrigues se nouent et se dénouent au fil d’une écriture précise, riche sans être précieuse, qui nous happe par sa façon magistrale de camper des ambiances. Les parties dialoguées alternent avec des passages descriptifs, et avec des monologues intérieurs utilisés subtilement. L’ensemble compose un étrange opéra littéraire où plusieurs voix se mêlent pour raconter une même histoire. Peut-être bien l’histoire de cet autre opéra, celui qu’Alessandro tente d’écrire envers et contre tout.
09:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
03/12/2005
Salon du livre de Dijon
Ce week-end, salon du Livre de Dijon. Bernard Chatelet, Bernadette Baudet-Coltice et moi-même vous attendons de pied ferme, en compagnie des éditions Nykta (Claude-Jean Poignant et France Baron), et de nombreux auteurs (entre autres Stephen King, Georges Pérec, François Rabelais, Gina Lolobrigida et tant d'autres).
Venez nombreux.
12:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
01/12/2005
Librairie de l'Horloge
VENDREDI 2 DÉCEMBRE, À 19 HEURES :
RENCONTRE avec Pierre AUTIN-GRENIER
autour de son dernier livre, Friterie-bar Brunetti,
et présentation de Là-Haut publié en complicité avec Ronan BARROT
soirée animée par Françoise BASCOU,
en présence de
Thierry GUICHARD du MATRICULE DES ANGES
(c'est pas un noble avec plusieurs particules, c'est le nom de son magazine...)
Entrée libre — apéritif
Librairie de L’HORLOGE
“Les Halles”
84200 CARPENTRAS
Tel : 04.90.63.18.32
10:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (12)
27/11/2005
M le fourbe
Les oreilles d'M étaient ses plus beaux atours. Elles lui avaient rapporté nombre de succès dans le monde pendant ses jeunes années. Partout où il se produisait, son entourage n'en avait que pour ses lobes, qui plus encore que ses magnifiques pavillons concentraient l'attention. Ayant rapidement compris quel parti en tirer, M feignit de mal ouir les propos des dames. Il effectuait alors une gracieuse courbette sur sa droite, entourant de la main son oreille comme un écrin. Et la mignonne, face à cet organe resplendissant, ne tardait pas à tomber en pamoison. L'affaire était emballée.
Cette botte amoureuse en deux temps était devenue sa spécialité. Mais si elle présentait un avantage indubitable lors des premières rencontres, elle pouvait en revanche devenir horripilante au quotidien. Mathilde, qui avait subi elle aussi jadis le charme fou des lobes d'M, se mit, à la longue, à ne plus supporter les courbettes répétées de son époux. Car dans les moments où il se sentait un grand appétit d'elle, croyant la titiller, celui-ci se transformait en véritable coucou mécanique, enchaînant courbette-écrin sur courbette-écrin. Ce qui bien évidemment produisait exactement l'inverse de l'effet escompté.
Peu à peu, Mathilde évita de parler. S'imposant une discipline draconienne, elle devint au fil des années un personnage taciturne et secret dont les silences obstinés finirent par agacer son mari.
Un soir, au retour du travail, M trouva Mathilde en grande conversation avec la voisine. N'entendant pas approcher son époux, celle-ci faisait preuve avec la dame d'une volubilité inouïe. Comme une qualité longtemps cachée.
Se sentant trahi jusqu'à la moelle, M prit la mouche.
Ce fut leur seconde séparation.
--
(extrait de "Embolies d'une gomme", éd. derrrière la salle de bains 1998)
11:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5)