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17/07/2005

Encore un petit bout de Bresse...

Au sortir du bois, j’ai pris à droite en direction de Saint-Martin-le-Châtel. J’ai continué à appuyer, ça filait mieux que dans la forêt : l’antiquité de l’oncle préférait le bitume à la gadoue. Après ce que j’avais vu, aucune envie de rentrer à la maison. Il fallait que je me passe de l’air frais sur la figure, et que j’aide mon sang à circuler comme avant dans mes veines.
Le soir tombait lourdement sur la Bresse. J’ai enclenché la dynamo et j’ai forcé la pédale. J’étais certainement le seul cycliste en Europe à chevaucher encore un vélo de mille-neuf-cent-trente-six. Les affreux du bois n’auraient pas eu de peine à me repérer : d’Amsterdam à Venise, de Stockholm à Porto, plus un seul hectare du vieux continent ne saurait m’être un lieu sûr. Pour posséder une chance de passer inaperçu, il aurait fallu que je balance l’antiquité au fond de la Veyle et que je m’en revienne à pied en longeant la route, sans quitter la lueur des réverbères. Il aurait fallu, oui, mais pour ça il aurait surtout fallu que je soies futé. Et là...
Ne pensez pas que je me rabaisse dans le but de vous apitoyer, monsieur le commissaire. Je n’ai jamais été doué de mes dix doigts. Pour l’intellect c’est pareil. Question culture ça tient encore la route, il paraît même que j’ai du vocabulaire, mais pour la comprenette et la répartie, je traîne loin derrière. Il y a des réflexes, des façons de se remuer la cervelle, que je n’ai jamais eus. Ou alors trop tard, toujours beaucoup trop tard. J’ai pour moi d’en être au moins conscient.
Ce que je sais faire, c’est pédaler.

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Extrait de : "La Bresse dans les pédales" (éd. Nykta, 2005)

17:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (24)

14/07/2005

Radio Salmig' deuxième

Au programme de la deuxième émission salmigondienne, samedi à 11 h 03, rediffusée dimanche à 10 h 45 sur RCF 01 : gros plan sur l'écrivain Abdelkader Djemaï.
Tant pis pour ceux qui n'habitent toujours pas dans l'Ain !
(Ceux qui habitent dans l'Ain, vous avez intérêt à écouter...)

23:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (10)

08/07/2005

Salmigondis à la radio

Après un CD en partenariat avec l'association strasbourgeoise Cdz'écoutes, mettant en voix 4 nouvelles publiées dans Salmigondis, notre revue chérie récidive dans l'univers de l'oral. C'est à la radio cette fois, si vous habitez dans l'Ain (RCF 01), que vous pourrez entendre ma douce voix défendant sous les couleurs de Salmigondis les auteurs que nous préférons. Cette radio locale nous donne en effet 10 mn par semaine pour présenter un auteur, et lire quelques extraits de son oeuvre.
Pour ceux qui habitent dans l'Ain, donc (les autres n'auront qu'à attendre que ça passe sur France cul) c'est le samedi à 11 h 03, rediffusion le dimanche à 10 h 45.
La première émission (demain) sera consacrée à G. O. Châteaureynaud.

13:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7)

03/07/2005

Pseudo malgré moi

Je viens de me faire piquer mon prénom !
Sur le site de la FNAC, si on cherche "La Bresse dans les pédales", on se rendra compte que je m'appelle désormais "Ricardo" Fuentès...
J'avais déjà, sur les conseils d'un éditeur, ajouté un accent à mon nom : "Fuentes" est devenu "Fuentès" sur la couverture de mes livres par souci de prononciation, parce que "dans la moitié nord de la France les gens ont moins l'habitude de prononcer les noms d'origine espagnole" (dixit, à juste titre, l'éditeur). Jusque là, même si l'idée de porter un pseudo m'a toujours été étrangère (mon boulanger ne porte pas de pseudo, ça ne l'empêche pas de faire du pain, pourquoi les choses seraient-elles différentes sitôt qu'on écrit des livres ?), jusque là, disais-je, je supportais. Ce n'étais qu'un accent après tout !
Mais "Ricardo"... Il ne reste plus grand chose de Roland.
Bien sûr, Roland, ça n'a jamais été un prénom de mon âge. C'était plutôt porté à la génération de mes parents. Mais j'avais fini par m'y habituer. Porter un prénom pendant 34 ans, même un désuet, et découvrir brusquement que ce n'est plus le vôtre. Ça fait un coup, quand même.

00:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (17)

29/06/2005

La Bresse dans les pédales (extrait)

J’ai zigzagué entre les champs, sur des chemins pas vraiment larges. Entendu de grands souffles dans l’obscurité. Prié pour que ce soit seulement des vaches. Par moments, la basse-cour céleste donnait de la voix. J’ai hésité : filer vers Montrevel ou garder le cap de Curtafond. Hésiter, ça fait passer le temps, mais ça peut pas durer indéfiniment. J’ai choisi Curtafond, parce que c’est plus petit. Montrevel, c’est déjà de l’agglomération, avec des feux rouges, des vitrines, des carrefours et très certainement encore du piéton sur la chaussée. Je me sentais pas tellement sociable à ce moment-là. A Curtafond, je disposerais de quelques réverbères, d'un sol correctement aplani, mais je n’aurais de compte à rendre à personne.
Sans oublier que les taches sur mon T-shirt, ça risquait d’attirer le curieux.

Je repasse de l’autre côté de l’autoroute par un pont identique au précédent. Sur les deux rives : bosquets grassouillets et pâturages. Pas l’ombre d’une chaumière en vue. A cette heure-ci, l’autoroute est complètement déserte. Rien qu’une étendue noire, un grand souffle froid. C’est là, sous vos pieds, ça vous regarde avec un air lugubre, et surtout ça dit rien. Rien de rien.
Vue de nuit du haut d’un pont, une autoroute, ça sert qu’à vous refiler la pétoche.
Difficile de vous expliquer ce que je cherchais. Surtout quand je l’ignore moi-même. Je sais pas si vous connaissez ça, cette impression de ne pas être seul dans sa tête. En surface, il y a une envie bien nette, par exemple celle de rester peinard avec la bécane de l’oncle Simon et le vent dans les oreilles jusqu’au bout de la nuit. Mais en arrière plan, dans l’ombre de cette envie, il y aussi ce besoin d’être rassuré par une présence humaine, de se sentir en osmose avec un zeste de société. Parce que la nuit souvent s’y prend à merveille pour vous donner des sueurs froides.

16:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (11)

24/06/2005

La Bresse a pris un bon départ !

Première réaction concernant La Bresse dans les pédales, celle de mon ami Jean-Jacques Nuel. Réticent après la lecture de mon livre, Jean-Jacques a finalement accepté (par pure amitié, et à charge de revanche) d'en dire du bien sur son blog :
http://nuel.hautetfort.com
Jean-Jacques, tu sais combien nous nous attachons toi et moi à suivre l'exemple qui nous est donné par les critiques litttéraires de notre beau pays : il n'y a rien de meilleur que le copinage et le renvoi d'ascenseur, pardi ! Alors tu peux être sûr que j'encenserai ici même ton prochain livre ! Je te dois bien ça. Et même, tiens, si tu veux, je suis prêt à en dire du bien avant que tu ne l'écrives.

17:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (8)

16/06/2005

On a retrouvé le bébé !

Le petit polar dont nous signalions récemment la disparition dans nos colonnes vient d'être retrouvé. Les éditions Nykta le détenaient prisonnier sous sa forme tapuscrite depuis plusieurs mois. Elles lui ont rendu hier sa liberté. Une liberté conditionnelle, certes, dans la mesure où les Nykta seront à présent responsables de lui lors de ses sorties en public (diffusion en librairies, présence à des salons, etc...).
"La Bresse dans les pédales", tel est son nom (comme d'autres peuvent s'appeler Marcel, Balthazar ou Kevin, disais-je sur ce blog voici peu de temps) est à présent un très beau petit livre (comment un père dirait-il le contraire de son rejeton ?). On peut se le procurer pour la somme de 5 euros dans toutes les bonnes librairies, ou auprès des éditions Nykta.

NB : Ceci, vous l'aurez remarqué, est un message publicitaire à peine déguisé. J'en ai tout à fait conscience et n'en rougis pas le moins du monde.

23:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (11)